Au début du mois de mai, a eu lieu la diffusion de l'
émission Banc Public sur l'éducation au 21e siècle. C'est suite à la lecture de ce présent blogue que la recherchiste de l'émission, la très charmante Florence, a décidé de me contacter et de m'inviter sur le plateau. J'étais tellement intimidée que j'ai pensé refuser. Pourquoi serait-on intéressé à entendre parler de la vie dans ma petite classe de 3e année ? Qui y trouverait là un quelconque intérêt, alors que tant d'autres enseignants font tellement plus que moi et ont tellement de meilleures initiatives que les miennes ?
C'est donc avec mon syndrome de l'imposteur sous le bras que je me suis rendue sur le plateau et que je suis allée jaser avec Guylaine (parce que oui, c'est comme ça que ça s'est passé; on a jasé, comme deux amies sur un banc de parc. Cette dame est d'une générosité, d'une simplicité et d'un professionnalisme remarquables.) Ce fut simple, ce fut dynamique, ce fut amusant, bref ce fut à l'image de ma classe. Et puis je suis retournée à ma petite routine, j'ai travaillé sur une application de clonage avec Mathilde et Danick et les semaines ont passé...
L'annonce de l'émission est arrivée sans crier gare et alors que je pensais regarder cela secrètement dans mon salon avant de publiciser le tout, je me suis retrouvée bombardée de messages. J'ai dû me faire à l'idée qu'on ne puisse pas contrôler la vitesse de propagation sur les médias sociaux et j'ai écouté l'émission toute seule chez moi, mais accompagnée par des dizaines d'amis, de profs, de connaissances et d'inconnus qui me textaient leur encouragement, leurs félicitations, leur approbation, leur admiration... et la vague a continué ainsi des jours durant.
Ce fut un grand moment pour l'éducation, ce fut un moment rassembleur où pour une fois, on parlait positivement de ce qui se passe dans les écoles, ou pour une fois la communauté enseignante était fière et motivée face à l'avenir de l'éducation au Québec. Moi qui ai régulièrement des bâtons dans les roues, j'ai été impressionnée de tous ces profs qui se sentaient interpellés par ma pédagogie, qui étaient inspirés par ma façon de faire et qui avaient envie de faire autrement. J'ai été encouragée de voir tous ces enseignants regarder dans la même direction.
Maintenant que la vague est passée, maintenant qu'on a amorcé le décompte de la fin de l'année scolaire, j'ai envie de dire merci à tous ceux qui m'ont écrit et félicitée, mais j'ai surtout envie de dire bravo à tous ceux qui ont été inspirés et qui ont décidé d'enseigner autrement. Je peux d'ores et déjà vous dire que le chemin ne sera pas facile, mais rappelez-vous que vous pouvez faire la différence et que l'éducation au Québec n'attend que vos initiatives créatives et innovantes pour faire arriver l'école au 21e siècle. Allez de l'avant, innovez avec des projets rassembleurs, osez faire différemment et surtout, surtout, partagez vos initiatives avec vos collègues à travers le Québec et la francophonie. Utilisez Twitter, Facebook, Instagram et soyez inspirants pour quelqu'un d'autre !
Les médias sociaux sont une porte d'entrée formidable sur le monde et la collectivité et ils sont une source inimaginable de partage collectif. Je suis heureuse d'avoir pu inspirer d'autres enseignants avec cette émission, mais je n'aurais jamais eu autant d'idées à partager sans les Valérie, Geneviève, Myriam, Brigitte, Carl, Catherine, Julie, Pierre, Karine et Annick de ce monde virtuel. Je ne serais pas l'enseignante que je suis sans ma tribu de crinqués qui partagent ma passion avec autant d'ardeur. Merci à vous d'être là !
Merci également à l'équipe de Banc Public d'avoir permis cette émission, d'avoir cru qu'il était possible d'enseigner différemment au 21e siècle, d'avoir allumé cette étincelle dans la profession et d'avoir été aussi rassembleur. Merci à toi Guylaine d'avoir rendu ce moment si agréable. Merci à toi Florence de m'avoir rassurée et convaincue.
Pour visionner l'émission: